café société
Les us et Coutumes
(politesse, moeurs et codes sociaux)
jeudi 23 mai 2013
"Le savoir vivre est aux relations sociales ce que la grammaire est à la langue"
- Dominique Picard / "Pourquoi la politesse" -
" Vérité en deça des Pyrénées, erreur au delà"
- Montaigne -
"Que l'on se rassure; si l'on est curieux de l'autre, ouvert, discret et civil, on court finalement assez peu de risque de faire de sérieux impairs".
- Didier Pourquery -
En 1928 paraissait un livre de l'anthropologue Margaret Mead, "Moeurs et sexualité en Océanie", dans lequel l'auteur démontrait à quel point le caractère d'une société d'hommes est constitué par le type d'éducation qu'ils recoivent. Elle avait étudié, sur le terrain, plusieurs peuples mélanésiens et relevé des caractéristiques propre à chaque tribus et très différentes de l'une à l'autre: Ainsi les Mundugunor ont un tempérament brutal et agressif; à l'opposé, les Arapesh évitent les attitudes agressives et sont attentifs aux autres; et chez les Chambuli, la femme à une place prépondérante et l'homme se présente comme un être émotif.
On est aussi frappé, lorsque l'on étudie d'un point de vue sociologique les civilisations européenne aux cours des siècles passés, de voir à quel point l'attitude face à la sexualité, à la nudité, aux comportements à table ou à l'agressivité à pu évoluer; au point que nous serions très destabilisés - et probablement très malmenés dans notre sensibilité - si nous nous transposions quelques siècles en arrière.
Notre débat portera donc sur les différences de moeurs, de façon de se saluer, de se comporter, de vivre ensemble d'une culture à l'autre, d'un lieu à l'autre, d'une période à l'autre....d'une famille à l'autre!!
A titre d'exemples, pour quelqu'un qui voyage aujourd'hui, il sera frappant de constater combien l'Allemand a besoin que les choses soient claires et distanciées; que l 'Autrichien ne jette pas ses mégots par terre; que le Brésilien ne se met pas en colère et ne se mouche pas en public; que pour le Chinois, dire à quelqu'un qu'il a pris du poids est un compliment; que la politesse est apprise aux petits japonais en même temps que les lettres de l'alphabet; que les colombiens sont toujours en retard; qu'en Corée du Sud, si on vous bouscule on ne s'excusera pas; qu'un Indien ne dit jamais franchement non; que les Maures ( de Mauritanie), pour se dire bonjour se prennent dans les bras en posant la tête sur l'épaule de l'autre; ou qu'en Russie le sourire est interprété comme un signe de faiblesse et suscite la plus grande méfiance.
Je suis certain que nous avons tous des anecdotes à relater sur les attentes, les malentendus, surprises et circonspections provoqués par les règles, normes et codes sociaux, les usages et rituels propre à un lieu ou à un groupe humain (où à une personne en particulier!!). Ce sera très agréable de le partager, d'y réfléchir et probablement, à plus d'une occasion, d'en rire...le rire, en l'occurence, n'étant jamais un manque de respect pour le système de conventions plus ou moins contraignant qui fonde toute vie sociale.
Bibliographie:- "Les lettres persannes" (Montesquieux)
- "Moeurs et sexualité en Océanie" (Margaret Mead)
- "La civilisation des Moeurs" / "La Dynamique de l'Occident" (Norbert Elias): paru en 1939, le livre analyse la civilisation occidentale comme le produit d'un processus séculaire de maitrise des instincts, d'apprivoisement des désirs et de domestication des pulsions humaines les plus profondes. L'auteur considère que l'organisaton sociale des cours royales a joué un rôle majeur dans cette lente évolution.
- "L'exil intérieur" (Roland Jacart): l'auteur nous explique comment on évolué en Europe au fil des siècles les comportements relatifs à la sexualité, aux besoins naturels, à l'agressivité, etc. Il établit et critique aussi le lien entre santé mentale et normalisation des conduites.